- ROTATION (agriculture)
- ROTATION (agriculture)ROTATION, agricultureNée de la nécessité de régénérer la terre après chaque récolte, la rotation, ou alternance de différentes végétations d’une année à l’autre, a permis de compenser en partie l’insuffisance des techniques agricoles et notamment de la fumure. La rotation biennale, la plus simple, faisait alterner culture et jachère un an sur deux; ce fut sans doute la règle dans les campagnes carolingiennes, malgré quelques exceptions connues, et cela le resta jusqu’au XIXe siècle pour des terroirs au sol ou au climat particulièrement défavorisés. La rotation triennale se répandit progressivement et devint l’usage habituel des terroirs céréaliers au XIIIe siècle. Elle faisait alterner sur trois ans les céréales d’automne (froment, seigle ou mélange des deux), les céréales de printemps (orge, avoine), qui chargent la terre moins longtemps, et la jachère. Les avantages étaient considérables: les terres, devenues productives deux ans sur trois, permirent de nourrir davantage d’hommes, et ce fut le premier recul des grandes famines endémiques. De plus, la rotation triennale répartissait mieux les travaux agricoles sur l’année et permettait un plus grand choix de céréales: l’expansion du cheval, meilleur auxiliaire du paysan que le bœuf, et consommateur d’avoine, est liée à l’expansion de la rotation triennale. Cette pratique, renforcée par l’obligation de l’assolement, ne déclina qu’à partir du XVIIIe siècle, lorsque les plantes fourragères et la pomme de terre remplacèrent et supprimèrent la jachère de la troisième année.À côté de cette rotation classique, il a toujours existé, sur certains terroirs aux conditions bien particulières, des types de rotation plus variés, depuis la culture épisodique entre de longues années de jachère jusqu’à la jachère quadriennale par exemple, grâce à l’engrais vert que fournissaient les légumineuses cultivées à la place de l’avoine.
Encyclopédie Universelle. 2012.